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Inferno Legion : La Lame Perdue (Récit)
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11 novembre 2008

Chapitre XXV : Les Gardiens

ChapitreXXV


Les flammes des bolters illuminèrent la vaste salle tandis que les rafales frappaient les rangs des automates de pierre. Les bolts de gros calibres réduisaient en miette l’agresseur par poignées entières, rejoignant les aboiements tonitruants des autocanons faucheurs. Un rayon de canon laser fusa des rangs chaotiques et percuta de plein fouet une statue qui fut volatilisée dans l’instant. Le rayon poursuivit son infernale course, pulvérisant des dizaines d’agresseurs avant de forer un cratère impressionnant dans un mur. Les gardes renégats, bien que complètement paniqués, gardaient une certaine discipline et joignaient leurs tirs à ceux de leurs maîtres. Scythe murmura un mot de pouvoir et les adorateurs légèrement équipés commencèrent à se tordre en hurlant, comme pris de folie. Au moment même où Garkhan se décidait à intervenir pour que Scythe rende compte de son acte, les effets de son sort se rendirent visibles lorsque les cultistes dégainèrent leurs armes et chargèrent en hurlant comme des déments, leur corps parcourus de la puissance brute du Chaos. Des mutations horribles frappèrent leurs rangs, mais la foule enragées ne ralentit même pas, piétinant ceux qui perdirent l’usage de leurs jambes. Le premier adorateur à atteindre les statues fut taillé en pièce en un clin d’œil, les lames cruelles déchirant sa chair dans un ballet complexe de coups meurtriers. D’autres tombèrent, mais la rage qui animait les humains les poussaient en avant. Bientôt, plusieurs statues furent jetées à terre. Des cultistes équipés d’explosifs et de grenades se jetèrent même dans les rangs des agresseurs, se faisant exploser au milieu des rangs ennemis. Garkhan s’autorisa un sourire lorsqu’il vit l’ennemi s’arrêter, comme désorienté face à la résistance des chaotiques. Tout à coup, des portes s’ouvrirent derrière les niches et une nouvelle vague de statues rejoignit la bataille.

 

« En fer de lance ! On va se frayer un passage vers l’escalier. EXECUTION ! »

 

Obéissant à l’ordre de leur seigneur, les renégats se mirent en formation avant de charger leurs silencieux adversaires. Les aspirants et autres élus menèrent la charge et s’enfoncèrent profondément dans les phalanges ennemis, jetant à terre leurs opposants dans de grands revers d’armes et de gantelets énergétiques. Les armes à plasma et à fusion achevaient le travail, désintégrant les adversaires épargnés par la charge meurtrière. Plusieurs gardes et quelques marines tombèrent sous les lames des statues, mais l’essentiel des renégats parvint à rejoindre l’escalier et ils commencèrent à le gravir au pas de course, poursuivis par un flot ininterrompu d’adversaires. Garkhan était cette fois à la pointe de l’assaut, déterminé à se sortir de ce piège grotesque. L’ascension se poursuivit, les traînards étant réduits en charpie par leurs poursuivants. Plusieurs automates jaillirent devant eux pour leur bloquer le passage mais la puissance combinée de Garkhan et de Scythe ne leur laissa aucune chance. Frappant comme un dément, le seigneur chaotique fracassait avec aisance ses adversaires grâce à sa hache. Le sorcier, quand à lui, faisait pleuvoir une magie destructrice sur les survivants, vaporisant à grands renforts d’éclairs multicolores ceux qui avaient l’audace de se dresser devant lui. Après ce qui sembla être une éternité, les marches firent bientôt place à un couloir large d’une cinquantaine de mètres et menant à une vaste porte ornementée. Elle s’ouvrit dans un grincement sinistre, révélant en contre-jour une massive silhouette brandissant une lame d’au moins deux mètres. L’immense créature ressemblait aux statues qui talonnaient les chaotiques, sauf qu’elle faisait au moins trois fois leur taille. Dans un silence de mort, elle s’avança. Garkhan se tourna alors vers Scythe :

 

« Je m’en occupe. Va à l’arrière contenir le reste de ces pantins. »

 

Scythe ne répondit pas et rebroussa chemin, traversant les rangs confus des chaotiques. Garkhan, quant à lui, fit à nouveau face à son formidable adversaire. Hurlant de rage, il s’élança en avant à une vitesse surhumaine. Au moment où la lame de son adversaire s’abattait sur lui, il activa ses réacteurs dorsaux et passa entre les jambes du géant, le gratifiant au passage d’un coup de hache qui toucha l’articulation du genou. La chose fléchit avant de reprendre son équilibre. Elle se retourna de manière fulgurante et sa lame percuta la hache de Garkhan dans une gerbe d’étincelles. Le champion fut projeté contre un mur tant le coup était puissant. Il eut juste le temps de faire un bond sur le côté lorsque revers suivant arracha une énorme portion de mur. Fonçant à nouveau, Garkhan passa en trombe sur la gauche de l’énorme guerrier et frappa de toutes ses forces sa jambe encore intact. Dans un craquement sinistre, le membre fut sectionné et la silhouette bascula en avant. Toutefois, elle n’était pas encore sans défense et une de ses énormes mains parvint à enserrer le seigneur du Chaos. Elle le souleva au-dessus de sa tête et commença à le broyer dans une poigne d’acier. Garkhan leva alors sa hache et l’enfonça violemment dans la tête de son adversaire, la faisant voler en éclat. Instantanément, la chose desserra son étreinte avant de tomber en poussière. Le champion chaotique se releva prestement et repris son souffle tout en regardant ses hommes s’engouffrer à travers la porte. Le vacarme produit par les sorts de Scythe attira alors son attention et il vit une dizaine d’automates voler par dessus leurs congénères. Visiblement, Scythe réservait ses sorts les plus puissants pour quelqu’un d’autre, et Garkhan savait très bien de qui il s’agissait. Il fonça alors vers les portes, laissant le sorcier derrière lui. Lorsqu’elles furent franchie, il hurla aux space-marines les plus proches :

 

« FERMEZ LES PORTES, EXECUTION ! ! ! »

« Mais le sorcier est encore… »


SLASH !


Avant même que la tête de l’imprudent n’ait touché le sol, les renégats se ruèrent sur les portes et les poussèrent de toutes leurs forces. Scythe ne réalisa que trop tard leurs intentions et c’est sur son visage déformé par la rage que se refermèrent les énormes battants. Un silence de mort s’abattit sur le groupe chaotique. Un par un, ils se tournèrent vers la lumière aveuglante qui projetait leurs ombres sur la porte. Le spectacle qui s’offrit à leurs yeux les surprit totalement. Les murs étaient construits avec une sorte de marbre à la blancheur immaculée. De hautes fenêtres encadrées par de fines colonnades répandaient cette lumière blafarde et glaciale. Ce lieu ressemblait à un long couloir incurvé qui partait dans des directions différentes. Sur le mur en face de l’entrée, des bas reliefs représentaient visiblement l’histoire des anciens occupants. Le début et la fin y étaient mêlés, et Garkhan en déduisit que le couloir formait une immense boucle et qu’en le suivant, on reviendrait forcément au lieu de départ. Bien décidé à trouver une sortie et peu enclin à retourner sur ses pas, il commença à suivre la longue allée, prêtant même un regard à l’histoire des premiers habitants de Saar’kel :

Des eldars étaient représentés et chaque aspect de leur vie était sculpté avec finesse et beauté. Culture, luttes, conciles, arts, et ce, sur plusieurs centaines de mètre Les événements se succédaient, se mêlaient les uns aux autres pour former le complexe souvenir d’une civilisation depuis longtemps disparue. Il s’agissait visiblement d’un groupe d’exodites ayant tissé des liens très fort avec l’esprit de la planète. Leurs plus talentueux prophètes étaient capable de modeler son paysage, et l’âme de chaque habitant était préservée du mortel appétit de Slaanesh. Elle trouvait une protection salvatrice dans l’essence même de Saar’kel, la conscience du monde se mêlant à celle de son peuple, créant ainsi un sanctuaire psychique où les morts trouvaient la sérénité et le repos. Toutefois, la vie idyllique de cette communauté ne devait pas durer…

Garkhan s’attarda sur la représentation d’un démon. Son nom ne figurait nul part, mais les ravages qu’il causa furent incommensurables. Aidé par quatre champions mortels, ses plus fidèles lieutenants, il mena ses armées cauchemardesques sur Saar’kel et massacra son peuple. Guerre et destruction étaient représentés à leur stade ultime et bientôt, il ne resta plus qu’une forteresse eldar encore debout. Un siège épique s’ensuivit mais la puissance des chaotique était si grande qu’ils parvinrent finalement à entrer dans la citadelle. Le combat final eut lieu au cœur de la forteresse lorsque le prince démon affronta l’ensemble des dignitaires et autres prophètes eldars. Pour accroître encore sa puissance, il absorba l’essence vitale et psychique de ses lieutenant, ne laissant d’eux que des coquilles vides. Ainsi renforcé, il parvint presque à accomplir ses sinistres desseins, mais au moment même de son triomphe, il fut vaincu et confiné dans le métal froid d’une épée. Sans leur chef, ses armées furent dispersées par les survivants eldars qui reçurent des renforts de leurs cousins nomades. Saar’kel avait survécu, mais le coût de cette guerre avait été exorbitant. L’ambition du prince démon avait failli les mener à une extermination totale.

La suite révéla que les exodites jurèrent de préserver le reste de l’univers de cette menace et ils décidèrent de monter une garde éternelle autours de l’épée afin que nul n’y accède. Incapable de se renouveler, la population accepta son sort avec pragmatisme et l’âme des défunts fut confinée dans un corps taillé dans la « chair » même de Saar’kel. Les derniers à mourir furent les grands prophètes ayant survécu à l’ultime confrontation, et ils maintinrent leur vigilance au-delà de la mort, empêchant ainsi la corruption du démon de s’étendre. Ils étaient représentés par un groupe de personnage au visage sévère entourant l’épée. Cette dernière était symbolisée par une pierre noire à la surface lisse comme un miroir.  Garkhan s’arrêta devant elle, sa curiosité irrémédiablement piquée au vif. Ne prêtant aucune attention à la suite des bas-reliefs, il resta songeur plusieurs minutes, cherchant un indice hypothétique. ses hommes  l’entourèrent en restant à bonne distance. En effet, aucun d’eux ne voulait prendre le risque de provoquer son courroux. Tout à coup, le champion du chaos se tourna vers le garde renégat le plus proche et lui fit signe d’approcher. Passablement anxieux, l’humain s’avança.

 

« Tu vois cette pierre, soldat ? » Murmura doucement Garkhan.

« Oui monseigneur… » répondit le garde, passablement inquiété par les intentions futures de son maître.

« Je veux que tu la touches, que tu essaies de la pousser pour voir si elle n’active pas un quelconque mécanisme… »

 

Transpirant à grosses gouttes, le renégat s’exécuta. a peine eut-il effleuré la surface polie qu’un halo argenté l’entoura avant de le désintégrer dans un éclair aveuglant.

 

« J’en était sûr ! » grogna Garkhan « Ces maudits eldars… »

 

Il se tourna à nouveau vers ses suivants et pointa un cultiste du doigt :

 

« TOI ! Recommence ! »

 

L’être veule s’avança en tremblant, incapable de s’opposer à la volonté de son seigneur. Après une hésitation de courte durée, il tendit sa main et la posa sur la pierre. Rien ne se produisit. Quelques secondes passèrent puis, sans un bruit, la porte commença à vibrer avant de disparaître dans les limbes sans laisser de trace. Une sorte de tunnel semblait s’enfoncer dans les ténèbres mais, malgré tous leurs efforts, les chaotiques furent incapable de l’éclairer. Garkhan fut le premier à y pénétrer et il ne fallut qu’une poignée de seconde avant qu’il n’ait complètement disparu dans le noir. Bien que réticents à le suivre, ses hommes décidèrent également d’emprunter le passage et bientôt les ténèbres se refermèrent sur le dernier d’entre eux…

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